UNE GUEULE D'INTELLO AU STRAP'... ET IL S'APPELLE DEFRANCE!


Venu tout droit d’Isère, cet humoriste s’amuse avec délectation et passion sur scène avec son one-man show intitulé « Quelle différence ça fait ? » Il se présentera au Strap' le samedi 25 janvier à 20h. Portrait en version question-réponse avec un presque trentenaire imparfait et heureux. 

Baptiste Defrance, parlez-nous de votre one man. Quelle est son histoire, ses débuts?
Mon spectacle s’appelle « Quelle différence ça fait ? ». J’ai commencé à l’écrire à l’EHAS, formation que j’ai faite à Paris en 2018 pendant 3 ans où j’ai découvert au fur et à mesure mon humour, mon univers et mon style d’écriture. Et à force de travail, de réflexions et de doute aussi, le spectacle a vu le jour. En trois ans d’exploitation, le spectacle a beaucoup évolué mais le fond reste le même. Je parle de mon histoire, de cette étiquette d’intello qui me colle à la peau depuis toujours et de ces idées qui sont incessantes dans ma tête et qui peuvent trouver grâce auprès du public. C’est un spectacle où on rit et où on apprend aussi. Mais que le public soit intello ou pas, le spectacle est une ode à la différence et quiconque s’est déjà trouvé en marge des normes et de la société se reconnaîtra dans le spectacle.

Comment accepter la différence en restant drôle?
Il faut savoir rire de ses différences et de celles des autres, mais jamais tomber dans la moquerie. L’idée n’est pas de « rire de » mais de « rire avec ». Il faut aussi savoir se jeter la pierre et être dans l’auto-dérision. Quand j’ai commencé à écrire, je souhaitais monter sur scène en voulant être la meilleure version de moi-même, propre est sans bavure. Mais la meilleure version de moi-même, c’est quand toutes les petites choses qui me rendent différent sont exagérées, poussées dans leur extrême. C’est ce qui provoque le rire et c’est ce qui me rend heureux.

À quoi doit s’attendre le public du Strap' le 25 janvier?
A faire un voyage dans ma tête. Et croyez-moi, il va falloir s’accrocher car ça part dans tous les sens. Il y aura du stand-up, des personnages, des citations, des parodies, de l’histoire, de la science et même une chanson. Mais surtout du rire. Si je fais bien mon travail ahah!

Vous êtes passé de psycho à humoriste et comédien. Quelle est la plus grande différence entre ces trois domaines?
Un psychologue, on le paye pour qu’il écoute nos histoires et un humoriste, on le paye pour écouter ses histoires, ahah ! Mais que ce soit en psychologie ou en humour, on cherche à comprendre la psyché de l’humain, de la société alors en soit ces domaines se rejoignent malgré tout.

Quel souvenir gardez-vous d’Avignon en 2022 et de l’EHAS?
Avignon 2022 aura toujours une bonne place dans mon cœur car le dernier jour du festival, la presse d'Avignon à l'unisson m'a remis le prix du meilleur spectacle d’humour du off. Je ne m’y attendais absolument pas, d’autant que je ne connaissais pas l’existence de ce prix. Ce fut la première pierre qui me permit de comprendre que j’avais une légitimité à être sur scène et à faire ce métier, moi qui ait toujours un gros syndrome de l’imposteur. Quant à l’EHAS, j’en garde un bon souvenir de par toutes les rencontres que j’ai pu faire. J’ai fait la connaissance de gens formidables et talentueux, que ce soit parmi mes camarades et parmi les professeurs, notamment Philippe d’Avilla qui est devenu mon metteur en scène. Le spectacle n’existerait pas sans le travail et les rencontres que j’ai fait à l’EHAS, c’est une certitude.

Le public suisse et le public français, c’est deux salles deux ambiances ou nous sommes tous pareils?Aucune idée, je n’ai encore jamais joué en Suisse. Donc ça sera l’occasion de le découvrir ahah. Mais je pense qu’au fond nous sommes tous pareils donc tous concernés par les mêmes sujets et problématiques alors je n’ai pas peur du public suisse. Est-ce que je devrais?

Est-ce le monde qui déconne et ne s'adapte pas à vous ou vous ne voulez pas vous adapter au monde actuel?
Ah c’est la grande question du spectacle ça! Je pense que j’ai passé ma vie entière à m’adapter et je continue encore aujourd’hui. Je suis un caméléon après tout. Quant au monde, il s’adapte à la majorité depuis la nuit des temps, on ne peut pas lui en vouloir.

Baptiste je vous laisse le mot de la fin...
Allez au théâtre, car le théâtre c’est la vie !

(interview: Stefanie Rossier)

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