Yves Kraenbuehl n'est plus. Des mots terribles pour celui qui était un ami de très longue date, qui plus est du STRAP'. Un comédien extraordinaire doté d'un humour très personnel, un peu fou, est parti - sans doute sur une de ces plages grecques qu'il chérissait - après avoir lutté longtemps contre la maladie.
Et comme Yves était un battant, il a gagné la première manche, puis la deuxième... jusqu'au jour où je reçois un téléphone d'un ami commun: «Yves ne va pas bien, il te reste peu de temps pour aller le voir à Paris.»
Je m'y suis rendu, la veille de son départ. Je l'ai vu interpréter le plus mauvais rôle de sa carrière, mais son regard noir et perçant était toujours là. Yves ne parlait plus, ne bougeait plus, mais il entendait. Le reste demeurera entre nous. Sa disparition a fortement ébranlé les nombreux amis qu'il avait côtoyé durant sa carrière, sa vie. Presqu'une oeuvre...
Comment le décrire? Il le fait très bien lui-même dans ses bios qui trainent encore sur les bureaux de producteurs: «Doté d'une nature généreuse et conviviale, rien ne me fait davantage plaisir que d'offrir aux autres ce que je souhaite le plus pour moi-même: à savoir le bonheur merveilleux d'entraîner le plus grand nombre de spectateurs possibles à la découverte des univers divers riches variés et fascinants des auteurs par le biais des émotions et de la réflexion et contribuer ainsi à l'épanouissement de tous une fois que notre coeur est touché.»
De la sortie du cours Florent des années '80 jusqu'à aujourd'hui, Yves n'a pas arrêté de nous toucher. C'est bien là le problème: un gars comme lui, on ne le remplacera jamais. C'était un grand, c'était Yves Kraenbuehl.
Philippe Ducarroz
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